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Nouveaux comportements des Français face à l’immobilier

Civil - Immobilier
01/10/2019
À l’heure où la barre symbolique du million de transactions a été franchie et à l’occasion du lancement de la première Semaine de l’immobilier, les Notaires de France présentent les résultats d’une enquête sur les comportements et préoccupations des Français face à l’immobilier. « Objectif d’une vie », l’achat immobilier est réalisé de plus en plus jeune : 32 ans.
Du 30 septembre au 5 octobre 2019, les Notaires de France organisent la première semaine de l’immobilier. À cette occasion, les résultats de l’enquête « Les Français et l’immobilier : parcours et représentations. Les multiples facettes de l’achat immobilier » (1) ont été présentés. Retour sur les principaux enseignements de cette étude.
 
Devenir propriétaire : « l’objectif d’une vie »

Moment enthousiasmant et rassurant pour 87 % des personnes interrogées, l’achat immobilier est également source d’angoisse pour près de 6 Français sur 10 et 48 % considèrent qu’il limite leur liberté. Ce sentiment d’angoisse et de limitation est plus prégnant chez les locataires, les plus jeunes et les catégories populaires.

Les Français, a fortiori les propriétaires, adhèrent majoritairement à des arguments en faveur de l’achat immobilier. La « pierre » représente toujours pour 87 % des sondés (94 % chez les propriétaires) un bon investissement et un moyen « de ne pas jeter l’argent par les fenêtres » par rapport à la location (75 %). Pour 85 %, « il n’est jamais trop tôt pour y penser ». 72 % des Français estiment également qu’il faut absolument être propriétaire avant la retraite et 47 % « que l’on n’a pas vraiment réussi sa vie si on n‘est pas propriétaire ».

Pour 77 % des locataires, un apport important est nécessaire pour acquérir un bien. Toutefois, ainsi que le souligne Me Rozenn Le Beller, notaire à Lanester et Secrétaire du bureau du Conseil supérieur du Notariat en charge du pôle immobilier, avec la baisse actuelle des taux, cela est moins vrai. Les taux bas ont donné du pouvoir d’achat aux Français. On constate également un allongement de la durée des prêts. « Il y a moins d’exigences de la part des banques » ; « la notion de risque est un peu assouplie ».

Ces taux bas permettent notamment de devenir propriétaire de plus en plus tôt, la capacité financière des jeunes étant plus importante.
 
L’âge moyen du premier achat : 32 ans

L’âge moyen de l’acquisition de la résidence principale est de 32 ans. 71 % des propriétaires déclarent avoir acquis leur résidence principale entre 25 et 40 ans, avec un pic entre 25 et 30 ans (41 %). En 2015-2016, le premier achat intervenait en moyenne entre 36-38 ans.
 
L’attrait confirmé de la situation de propriétaire

Les français déménagent cinq fois en moyenne dans leur vie
96 % des personnes interrogées indiquent avoir déménagé au moins une fois au cours de leur vie. Le nombre de changements de logement augmente avec l’âge (4 fois en moyenne pour les moins de 35 ans contre 6 pour les plus de 65 ans). On constate également des différences selon les régions (3,7 changements de logement en Haut de France contre 5,9 en Occitanie).

Les cinq principaux motifs de changement de logement sont : l’accession à la propriété (40 %), l’accès à un meilleur logement (39 %), des opportunités professionnelles/les études (34 %), une rencontre/pour vivre avec quelqu’un (24 %), bénéficier d’une meilleure qualité de vie/l’attractivité d’un territoire (23 %).

Plus d’un Français sur 4 souhaite changer de logement d’ici 5 ans
44 % des français ont l’intention de changer de logement dans les 5 prochaines années, avec une proportion plus forte chez les jeunes (57 % des 18-34 ans) et les non propriétaires.

La recherche d’un meilleur cadre de vie (taille du logement pour 62 % des sondés, sécurité pour 56 % d’entre eux, proximité à la nature pour 48 %) et d’un meilleur coût de la vie (50 %) motive les Français à changer de lieu de vie. L’attachement régional (40 %) et l’offre de transports (38 %) ou la proximité à son lieu de travail (37 %) viennent dans un second temps. Des différences existent selon le régions, l’offre de transports représentant par exemple l’un des critères les plus importants en Île-de-France (57 % ; 22 % en Bourgogne/Franche-Comté) et la proximité à la nature en Bretagne (64 %).

Ces principaux critères de choix d’un logement sont le reflet des préoccupations de la société française souligne Me Rozenn Le Beller.

Pour 54 % des Français, leur achat est « rationnel » et repose sur des critères établis ; 46 % estiment fonctionner au « coup de cœur ». Me Le Beller constate qu’en réalité il s’agit d’un mélange des deux. L’étude relève que les acquéreurs ont majoritairement attendu que toutes les conditions soient réunies pour acquérir leur logement (environ 6 sur 10). Un peu plus d’un tiers l’ont fait sans que toutes les conditions soient réunies et 6 % sur un coup de tête alors que ce n’était pas forcément le bon moment.
 
La situation de locataire
Être locataire aujourd’hui est une situation subie pour 52 % des Français (57 % chez les femmes), principalement car ils ne disposent pas de moyens financiers suffisants pour acquérir un bien immobilier ou en raison du manque de stabilité de leur situation personnelle ou professionnelle.
 
L’aspiration pour des modalités d’achat particulières

L’étude montre également que les acquisitions immobilières via des modalités particulières (nue-propriété, viager occupé, SCI…) suscitent l’intérêt de 2 à 3 Français sur 10, notamment l’achat en groupement familial. Les jeunes (18-34 ans) et les hommes sont plus ouverts à ces modes d’achat.
 
5 grands profils-types

L’achat de sa résidence principale constitue « l’achat d’une vie » pour la majorité des Français. Toutefois, il ne revêt pas pour tous les mêmes contours et la même signification. L’étude réalisée a permis d’établir cinq grands profils-types face à l’achat immobilier.

L’achat difficile ou inabordable (26 %)
L’achat immobilier est difficile voire demeure inaccessible pour 26 % des Français, qui ont notamment accédé plus tardivement à la propriété ou restent locataires faute de moyens. Ce profil est plus fréquent en zones rurales, où l’on trouve davantage de personnes âgées aux revenus modestes. Ils sont moins bien informés que la moyenne.
 
L’achat aboutissement (24 %)
Ce groupe, presque aussi important que le précédent (24%), est en moyenne plus âgé, plus aisé et plus urbain ou rurbain. Il est essentiellement constitué de propriétaires, pour qui acheter a été un vrai projet de vie et un investissement réfléchi. L’achat s’inscrit dans une logique de meilleure qualité de vie.
 
L’achat horizon (21 %)
Le troisième groupe est plus jeune, aisé et plus urbain. Encore majoritairement locataires, ses membres se projettent dans un achat à court terme, jugeant le statut de locataire peu enviable, et se montrent plutôt rationnels dans leur choix de logement et très digitaux. Ce groupe est sur-représenté à Paris. Il accueille des personnes jeunes ou d’âge moyen qui soit ont déjà accédé à la propriété dès qu’elles ont en eu les moyens financiers, soit envisagent de le faire très prochainement.
 
L’achat projet familial (16 %)
Le quatrième groupe conçoit l’achat immobilier comme un véritable projet familial, privilégiant comme critères de choix la taille du logement, les établissements scolaires à proximité ou encore l’attachement familial à une région. Ce groupe est plus féminin, plus âgé, composé de membres aux revenus assez modestes et plus présent dans les petites agglomérations.
Les membres de ce groupe ont d’ailleurs davantage changé de logement pour des raisons personnelles (mise en couple ou séparation, arrivée d’un enfant, rapprochement d’autres membres de la famille…). Il est sur-représenté en Occitanie.
 
L’achat investissement raisonnable (13 %)
Le dernier groupe rassemble une majorité de propriétaires ou de futurs propriétaires qui achètent jeunes, notamment dans l’optique de faire un investissement et de se rassurer. Ceux qui ne sont pas encore propriétaires attendent le bon moment pour acheter, à la fois d’un point de vue personnel (stabilité de sa situation personnelle et professionnelle) et du point de vue du marché (bonnes conditions). Raisonnables, ils figurent aussi parmi les plus angoissés des choix immobiliers.
  
L’accompagnement

« Temps fort de l’existence », l’achat immobilier reste un moment de questionnement : a-t-on fait le bon choix ? Est-ce le bon moment ? Toutefois, 84 % des Français estiment avoir été bien accompagnés par les professionnels rencontrés lors de leur acquisition, notamment par les notaires.

Selon l’étude Harris Interactive, les notaires sont les acteurs qui suscitent le plus la confiance des Français pour les accompagner en matière d’immobilier (75 %), devant les banquiers (60 %). La confiance est plus mesurée pour les agents immobiliers (53 %) et les courtiers (51 %). À noter que le fait d’être propriétaire est corrélé à une confiance plus forte, sauf pour les agents immobiliers.
 
Par ailleurs, si près de deux tiers des Français s’estiment bien informés concernant l’immobilier pour prendre de bonnes décisions au bon moment, seuls 10 % s’estiment véritablement très bien informés.
 
Première Semaine de l’immobilier
 
À l’occasion de la première semaine de l’immobilier, les notaires répondront aux questions (financement, plus-value immobilière, promesse de vente, frais de notaire, charges de copropriété…) que se posent acquéreurs et vendeurs dans toutes les étapes de cet achat immobilier, notamment en amont, avant même d’avoir trouvé/mis en vente leur bien.

Des consultations juridiques gratuites, ainsi que des conférences gratuites sont organisées au niveau national et local (tous les lieux concernés ainsi que les thèmes des conférences sont à retrouver sur le site www.notaires.fr). Les particuliers pourront également bénéficier d’une évaluation gratuite de leurs biens. Le 1er octobre un salon virtuel (https://lasemainedelimmobilier.notaires.fr) permettra aux notaires de France de répondre en ligne aux questions du grand public.

Un grand débat se tiendra également le 3 octobre à la Maison de la Chimie à Paris. Il sera consacré à l’« Immobilier, moteur de croissances » économiques et territoriales.
 
 (1) Enquête réalisée en ligne du 28 juin au 8 juillet 2019 pour les Notaires de France par Harris Interactive auprès d’un échantillon national représentatif de 1 505 répondants âgés de 18 ans et plus, constitué d’après la méthode des quotas : sexe, âge, catégorie socioprofessionnelle, après stratification par région.
Source : Actualités du droit